Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/113

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avide y volerait chaque année une somme suffisante pour faire vivre deux Verlaine.

Puissant par sa situation personnelle, puissant par ses gendres, il est assuré, quoi qu’il fasse, de tous les respects. Qui s’attaquerait à cette force d’aujourd’hui et de demain ? Qui braverait tout ensemble le pouvoir actuel que vaut à cette famille un demi-siècle d’intrigue et la rancune durable de trois aventuriers qui ont le temps devant eux ?

Sur ce vieillard honoré et méprisable il est donc courageux de cracher la vérité, même la simple vérité littéraire. Il faut une bravoure inconnue des contemporains pour dire que le vide des Trophées crie le vide de cet esprit et de cette âme. Nul n’ose proclamer cette vérité sentie de tous : José-Maria de Hérédia est la plus belle illustration de l’affirmation de Banville — encore un grand poète viager dont les vers furent enterrés en même temps que son cadavre, — que la discipline parnassienne peut faire du premier imbécile venu un versificateur correct et sonore.

Ce parnassien se croit le premier des sonnettistes français. Un Soulary récent et si complètement oublié nous apprend combien ça