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VII


Repos


Je me sens accablé de lassitude. Écœuré par la besogne faite, je regarde avec découragement la besogne à faire. Dieu ! qu’ils sont nombreux les vendeurs de paroles fardées, les ignobles marchands de sourires. Et quelle nostalgie me soulève vers la propreté, la sincérité, l’art loyal. Décidément, je m’accorde une heure de repos. Je vais, scaphandrier épuisé, remonter à l’air libre. Je vais, avant de redescendre aux fanges du port, respirer largement du courage.

Les écrivains auxquels je demande l’indispensable réconfort sont bien différents les uns des autres. Je ne suis pas le critique d’une école. Même, si je ne me trompe, ceux que j’aime sont tous assez nobles et assez forts pour mépriser les écoles. Je dédaigne celui qui, dans la forêt de l’art, suit les chemins déjà frayés. Je