Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/30

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crocheuse sans vergogne, l’appel au soldat.

Maurice Barrès débuta par je ne sais quel individualisme bas, raffiné et onanique, quelque chose qui ressemble aux noblesses simples du stoïcisme ou de l’épicurisme comme les fantaisies d’un Baudelaire ressemblent à une religion directement sincère. Malgré ses recherches vaniteuses et ses perversités naïves, ce Charlot intellectuel ne réussit pas longtemps à se satisfaire lui-même. Bientôt il sortit de sa tour de sperme pour aller à l’agitation incohérente qu’il nommait l’Action. Le hasard des dates et des rencontres l’enrégimenta dans le boulangisme. Il demandera plus tard au nationalisme de sang et de boue la chère « petite secousse ».

Son cas est intéressant comme tous les cas — bien communs d’ailleurs — faits d’une contradiction apparente ; comme toutes les attractions de vertige. Des vieillards frémissent d’amour depuis qu’ils se sentent impuissants. Barrès aime l’action, ou plutôt le rêve de l’action, parce qu’au moment du geste — il en est trop sûr — la peur le serrera comme une paralysie. Barrès, c’est quelquefois Sosie qui chante. C’est