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Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/104

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quelque lumière ; mais elle n’en vit point, et, plus désolée encore que la veille, elle passa la nuit sur l’arbre.

En s’éveillant le matin, elle aperçut tout au loin quelque chose qui brillait ; elle prit son panier et se mit en route ; plus elle approchait, plus cela devenait brillant ; cela paraissait comme un feu d’artifice de toutes couleurs et si éclatant qu’elle avait peine à le regarder.

Elle finit par arriver auprès d’un beau château en cristal ; elle resta émerveillée à le considérer et elle s’écria :

— Ah ! le beau château !

Elle frappa à la porte ; mais personne ne vint lui ouvrir ; elle frappa une seconde fois et ne vit rien ; mais la troisième fois elle entendit un petit bruit et de petites voix qui parlaient comme une musique.

À travers la porte de cristal, elle vit venir douze petites Coudées, — c’étaient de mignonnes petites personnes qui n’étaient pas plus hautes que le coude. Six petites Coudées soulevèrent la clanche[1] et six autres tirèrent la porte en dedans pour l’ouvrir.

— Laissez-moi entrer dans votre château, leur dit Crépuscule ; je suis la fille d’un roi, et je me suis égarée dans la forêt.

— Entrez, répondirent les petites Coudées, et venez demander à notre maîtresse la permission de rester chez elle.

Elles lui firent traverser une longue suite d’appartements, et l’a-

  1. Le loquet.