voulut essayer la vertu de son bâton, et lui dit : « Bâton, déplie-toi. » Aussitôt, le bâton lui échappa de la main, et se mit à voltiger en l’air, et à le frapper si fort qu’il ne savait où se fourrer, et qu’il ne se rappelait plus comment il fallait s’y prendre pour l’arrêter.
Il finit pourtant par dire : Ora pro nobis, et le bâton revint aussitôt dans sa main.
Il arriva à l’hôtel, et l’hôtesse lui dit :
— Et Norouâs ? Vous a-t-il payé, cette fois ?
— Oui, répondit-il ; voici un bâton qui bat tous ceux que je veux. Rendez-moi ma serviette et mon âne que vous m’avez volés.
— Je ne vous ai rien pris, dit l’hôtesse ; si vous continuez à crier je vais envoyer chercher les gendarmes.
— Mon bâton, déplie-toi ! s’écria le bonhomme.
Aussitôt le bâton se mit à voltiger dans les airs, il frappait l’hôtesse et ses domestiques, cassait les verres, les plats et les assiettes, un coup n’attendait pas l’autre.
— Ah ! mon bonhomme, cria l’hôtesse, arrêtez votre bâton, et nous vous rendrons votre serviette et votre âne.