à filer ; quand elle n’avait pas rempli sa tâche, elle la battait et l’envoyait coucher sans souper. Mais la marraine d’Euphrosine, qui savait que sa belle-mère voulait la faire mourir de faim, venait chaque jour lui apporter à manger : aussi, au lieu de dépérir, elle devenait gentille et fraîche, et il semblait que plus sa belle-mère lui faisait de misère, plus elle devenait jolie.
— Comment cela se fait-il ? disait la méchante belle-mère ; je ne donne rien à manger à Euphrosine, et elle est bien plus jolie que ma fille que je soigne si bien.
— Ah ! maman, répondait Césarine, c’est le bon Dieu qui vous punit ; si vous donniez à ma sœur un peu plus de quoi se nourrir, peut-être que je deviendrais moins laide.
— Il y a quelqu’un, dit la mère, qui lui apporte à manger ; demain, tu iras voir qui c’est, et moi j’irai après-demain.