Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/223

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on n’avait vu son pareil, et il brillait comme s’il avait été tout en or. Quand le roi vit ce bel édifice qui reluisait au soleil, il demanda à son gendre ce que cela pouvait être.

— Sire, répondit le pêcheur, c’est mon château que mes ouvriers invisibles ont bâti cette nuit au bas de votre jardin. Si vous voulez venir le visiter vous verrez que rien n’y manque.




Le roi embrassa son gendre, car il était ravi de lui voir un aussi beau château, et, quand il l’eut visité de la cave au grenier, il lui proposa de faire une partie de chasse, et ils se mirent en route tous les deux.

Cependant un des anciens amoureux de la princesse entra au château suspendu par des chaînes d’or pour le visiter, et il aperçut dans un coin une vieille tabatière tout usée. Bien étonné de la voir en ce lieu, il voulut l’ouvrir pour savoir ce qu’il y avait dedans : aussitôt il entendit une petite voix qui disait :

— Maître, qu’y a-t-il pour votre service ?

— Ce qu’il y a pour mon service ? répondit le seigneur ; je veux que le château soit transporté à plus de quatre cent cinquante lieues d’ici.