Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/225

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Marsouin qui avait essuyé bien des coups de feu, et bien des tempêtes :

— Et toi, Marsouin, lui demanda le roi, n’as-tu pas vu le château suspendu en l’air par quatre chaînes d’or ?

— Non, répondit-il, je ne l’ai pas vu ; mais comme je me jouais sur les vagues, j’ai rencontré un aigle qui m’a parlé d’un château suspendu par quatre chaînes d’or ; un mariage doit y être célébré dans huit jours, et on y amène tant de viandes pour les invités que l’aigle m’a dit que jamais il n’avait mangé autant.

Le roi des Poissons remercia le vieux Marsouin, puis il sortit de la mer et vint raconter à son beau-frère ce qu’il avait appris.

Le pêcheur le remercia, puis il partit aussi tôt pour aller voir son autre beau-frère, le roi des Oiseaux. En arrivant à son palais, il embrassa sa sœur, et ayant raconté ses aventures au roi des Oiseaux, il lui demanda s’il n’avait pas ouï parler d’un château suspendu au ciel par quatre chaînes d’or. Le roi assembla ses sujets, et leur demanda s’ils avaient vu le château ; l’aigle répondit :

— Oui, je l’ai vu ; il brille comme de l’or, et un mariage doit y être célébré dans huit jours ; ce sera une belle noce, car dès maintenant il y a tant de viandes de toutes sortes qu’hier j’ai pu en manger tant que j’ai voulu.

— Pourrais-tu, demanda le roi, transporter un homme jusque-là ?

— Oui, répondit l’aigle ; mais auparavant il faut que je mange beaucoup, car la route sera longue.

Pendant toute la nuit on servit des viandes à l’aigle, et il s’en reput jusqu’au jour. Le matin venu, il prit sur son dos le jeune pêcheur, et s’envola pour aller au château suspendu par des chaînes d’or.

Pendant plusieurs heures, l’aigle vola sur une grande mer, si