Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/232

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Quand le seigneur auquel appartenait la ferme eut connaissance de la promesse du roi, il ordonna qu’on lui cueillît un panier des pêches les plus veloutées, les mieux en point et les plus appétissantes ; il prit soin lui-même de les envelopper dans des feuilles de vigne pour les préserver de tout ce qui aurait pu les meurtrir et altérer leur beauté.

Comme il se rendait au château du roi, vêtu de ses habits du dimanche et le panier au bras, il rencontra sur sa route une vieille femme habillée comme une mendiante, qui lui dit :




— Que portez-vous avec tant de précautions, mon beau seigneur ?

— Des cornes, la vieille, répondit le noble d’un ton arrogant.

— Ainsi soit-il, dit la bonne femme.

Le seigneur arriva au palais, et fut introduit en présence du roi auquel il fit, en lui offrant son présent, une gracieuse révérence. Il souriait complaisamment en se regardant dans une glace, et il pensait que le roi allait le complimenter. Mais quand on ouvrit le pa-