Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/240

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iront au même endroit, et il faudra, pour que je te tienne quitte de cette seconde épreuve, que les derniers partis soient ici les premiers.

Le lendemain, dès qu’il fut jour, le bignet se mit en route avec sa charrette où montèrent les gens qu’il avait recueillis la veille. Bientôt, il vit passer au-dessus de sa tête les pigeons que le roi avait lâchés ; un peu après, la seconde bande traversa les airs.




Quand elle fut hors de vue, il ordonna à celui qui entendait l’avoine lever, de se coucher par terre, et de lui dire si les oiseaux étaient en route pour revenir.

L’homme écouta quelque temps, puis il dit :

— Ils sont partis et j’entends le bruit de leurs ailes : la première bande a trois lieues d’avance sur la seconde ;

Alors le jeune gars commanda à celui dont le souffle faisait tourner les moulins, d’enfler sa bouche et de souffler : le premier volier de pigeons fut repoussé à quatre lieues en arrière, et ceux qui étaient partis les derniers, ayant alors sur les autres une avance d’une lieue, furent les premiers arrivés au pigeonnier du château.

Le roi félicita le berger de son nouveau succès, et lui indiqua la troisième épreuve.