Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elles se mirent à le frapper, et il leur disait :

— Laissez-moi tranquille, mes sœurs, j’ai faim.

— Est-ce que tu n’as pas trouvé à manger dans ta tournée ? lui répondirent-elles en continuant de le battre.

— Tenez, leur dit-il, voici une petite boîte qu’on m’a donnée ; je vous en fais cadeau, à condition que vous ne me battrez plus et que vous me couperez un morceau de pain.

Elles ouvrirent la petite boîte ; mais il en sortit de gros crapauds qui sautaient autour des méchantes sœurs et ouvraient la gueule pour les manger.

Elles supplièrent Point-du-Jour de les faire rentrer dans la boîte ; mais, quand ils y furent, elles se mirent à le frapper de plus belle.

— Coquin, lui disaient-elles, c’est toi qui as été chercher ces vilains crapauds pour nous faire peur.

— Tenez, leur dit-il en montrant l’œuf, voici un œuf qui m’a été donné, et qui contient, à ce qu’on m’a dit, de belles toilettes, je vous en fais cadeau si voulez être bonnes avec moi.

Elles cassèrent l’œuf ; mais il en sortit un serpent qui s’élançait sur les méchantes sœurs comme pour les dévorer.