Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/37

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— Maintenant, je pense, vous allez vous marier avec moi.

— Si vous voulez que je vous épouse, répondit-elle, il faut que vous fassiez brûler celui qui a été chercher mon château et mes clés d’or.

Quand le jeune homme eut connaissance de ce que la Belle aux clés d’or avait demandé au roi, il alla trouver en pleurant sa jument blanche.

— Ah ! lui dit-il, cette fois je suis perdu : le roi veut me faire brûler pour épouser la princesse.

— N’est-ce que cela ? lui répondit-elle. Tu vas t’habiller en toile des pieds à la tête ; voici une petite bouteille que tu verseras sur tes habits et tu ne brûleras point ; ensuite tu seras invisible, tu quitteras le bûcher et tu parleras au roi derrière la foule.

Le jeune homme fit ce que la jument blanche lui avait dit. Le lendemain on apporta dans la cour du palais plus de deux cents fagots, on plaça le pâtour au milieu et on mit le feu au bûcher ; mais il ne brûla point ; il sortit du milieu des flammes et alla se mettre dans la foule.

Le roi le vit et lui dit :

— Je croyais t’avoir brûlé ; comment as-tu fait pour ne pas être rôti ?

— J’ai acheté des habits de toile et le feu ne m’a point touché.

— Si vous voulez vous marier avec moi, dit la Belle aux clés d’or, il faut que vous fassiez comme le berger, et que vous montiez sur un bûcher.

— C’est facile, répondit le roi.

Il se fit faire un habit tout en toile, et se plaça au milieu de trois cents fagots ; mais quand ils furent allumés, il fut étouffé et brûla.

Alors la Belle aux clés d’or dit au jeune homme :