Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/43

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trois cierges, à chacun de ses côtés comme on fait aux morts qui sont prêts à être portés en terre.

En voyant cette apparition que personne du pays n’aurait osé regarder en face, Jean ne s’arrêta pas, et s’avançant vers l’échalier, il s’écria :

— Si vous croyez me faire peur, vous vous trompez : hâtez-vous de vous éloigner ou de me dire votre nom, sinon je vous cognerai de la belle façon avec mon bâton à marotte.

— Ne frappe pas, Jean, dit en dépouillant son linceul blanc le prétendu mort qui craignait pour ses épaules ; ne frappe pas, je suis Pélo, ton voisin, et j’ai eu tort de vouloir te faire une farce.




Cependant Jean se lassa de rester dans son pays à labourer la terre, et il se sentit pris de l’envie d’aller à la recherche des aventures, pensant bien qu’il trouverait par le monde des occasions de montrer son courage et peut-être de faire fortune.