Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/68

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— Voilà un fameux coup d’épée !

Les ennemis, un peu étonnés d’abord, continuèrent à s’avancer, mais Jean Cate commanda à son épée d’abattre deux mille soldats, et il continua à jouer du sabre jusqu’à ce que l’armée ennemie eût été détruite.

Trois jours après, les assaillants revinrent encore, et Jean Cate, qui n’était plus en prison, demanda à marcher à la tête de la colonne. Il dit à son épée :

— Mon épée, qu’il ne reste plus un ennemi debout.

L’armée ennemie fut encore défaite ; Jean Cate ne fut plus traité comme déserteur, et il monta en grade. Comme son régiment devait partir, il dit à son commandant :

— Je voudrais aller voir ma femme.




— Oui, mais tu vas revenir.

— J’y consens, mais ma femme me suivra.

— Oui, je veux bien qu’elle soit cantinière.

— Non, elle viendra avec moi sans cela.