Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/111

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coupée en deux, au moment où elle s’élançait pour vous piquer. Si vous avez envie de dormir, venez vous reposer dans notre cabane.

— Ah ! répondit l’homme, vous m’avez rendu un grand service ; la couleuvre que vous venez de tuer était l’amie d’une fée qui voudrait bien me voir mort. Prenez garde à elle : elle va se transformer en souris grise et venir chez vous ; elle essayera désormais de vous faire du mal pour venger sa commère la fée.

Le bûcheron et l’homme qu’il avait trouvé dans la forêt se mirent en route pour aller à la cabane, et l’homme lui demandait s’il désirait quelque chose :

— En travaillant je gagne de quoi manger du pain, répondit le bûcheron ; mais il y a longtemps que je suis marié et je n’ai point d’enfant ; pourtant ma femme et moi nous ne désirons rien au monde que cela.

— Bientôt, lui dit l’homme, vous aurez une fille ; mais sa mère mourra en lui donnant le jour ; veillez bien sur elle, car, jusqu’à