Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Décampe alla d’auberge en auberge avec ses camarades ; mais quand il se fut bien amusé, il avait encore bien plus envie de s’en aller. Il garda la moitié de l’argent pour payer ses dépenses pendant la route, et quelques jours après, il revint trouver son commandant :

— Cette fois-ci, dit-il, c’est bien décidé, je m’en vais ; je m’appelle Décampe et je veux décamper.

— Puisque tu es si décidé, va-t’en au diable, répondit le commandant ; les soldats par force ne valent rien.

Décampe boucla son sac, et quitta son régiment ; il marcha un jour et une nuit, et il alla loin, bien loin, encore plus loin que je ne dis. Quand vint la nuit à la fin de la deuxième journée, il était bien lassé, et ne savait où se coucher. Il monta sur un arbre, et aperçut une lumière ; il força le pas, et arriva à la porte d’un presbytère.

— Bonsoir, monsieur le curé, dit-il, voulez-vous me loger pour cette nuit ?