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Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/268

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vous êtes, car je veux pour mon petit gars un parrain juste.

— Je me nomme saint Pierre.

— Ah ! puisque c’est vous qu’on appelle saint Pierre, vous ne nommerez pas mon enfant, car vous n’êtes pas juste : vous avez renié votre maître trois fois, et depuis que vous êtes portier du Paradis, vous ouvrez plus volontiers votre porte aux riches qui ont de l’argent pour se faire dire des messes qu’aux pauvres qui n’ont pas avec quoi payer des prières. Vous n’êtes pas juste.

L’homme se remit en route, et après avoir encore cheminé quelque temps, il rencontra la Mort qui lui demanda où il allait.

— Je cherche, répondit-il, un parrain et une marraine pour nommer mon petit garçon.

— Voulez-vous que je sois sa marraine ?

— Oui ; mais auparavant dites-moi qui vous êtes, car je veux pour mon petit gars une marraine juste.

— Je me nomme la Mort.

— En ce cas, je veux bien que vous soyez