Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/312

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’là s’pourrait ben, mais je n’li voyons point d’rasoué.

— Désiré, dit Jacques, veux-tu parier o ma qu’est l’diab’e ? regarde don’ comme il est fait ?

Désiré, qui ne voyait pas clair, le prit et l’approcha de ses yeux pour l’examiner de plus près ; mais comme il le mettait tout contre sa figure, le minard se colla dessus avec ses pattes et les deux autres Jaguens disaient en frappant des mains :

— Par ma fa, mon fû,’est un perruquier d’la mé’ ! comme i’ rasent les perruquiers des paissons ! Dieu me gagne, mon fû, i’ rasent do loux pattes ! Désiré, qui avait grand’peur du minard, criait comme si on l’écorchait ; mais les autres Jaguens lui disaient :

— Laisse-ta faire. Désiré ; j’allons va comme i’ rase ben, et s’i’ rase tenant ben, j’irons à Paris le porter au Ra ; i’ nous l’paiera ché’.

Cependant le minard ne décollait pas et