Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur dit en leur donnant à chacun une pièce de deux sous :

— Tenez, voilà pour vous remercier de ce que vous m’avez apporté, et puisque vous êtes si polis pour la Majesté royale, prenez la porte et ne rentrez jamais dans mon palais.

Les deux Jaguens sortirent du Louvre et s’en revinrent, très penauds, avec chacun la pièce de deux sous que le roi leur avait donnée. Trois semaines après, Désiré fut de retour à Saint-Jacut, si bien guéri qu’on ne savait pas quelle joue le minard lui avait décollée, et il demanda à ses compagnons si le roi les avait bien payés.

— Mon p’tit fû, dit André, i’ nou’ a donné chaque not’ pièce de deux sous, à Jacques et à ma ;’là y est’i payé, cela ! Regarde tout comme i faut qui sège quénaille (qu’il soit canaille), nous qui li avions apporté un si biau païsson ! et cor i’ nou’ a fait tant de honte, qu’i’ nous chéyait d’la sieur gros comme nos das ; jamais, non jamais, je n’y retournerons, mon p’tit fû.