Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/48

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à couler bas. En passant auprès du petit bateau, le patron dit :

— Pourriez-vous nous prendre à votre bord, mon brave homme ? notre bateau fait eau de toutes parts et nous allons couler.

— Je veux bien, mes pauvres gens, répondit Jacques ; mais je ne réponds pas de vous sauver ; car mon canot ne peut plus gouverner ; montez à bord, à la grâce de Dieu.

Les gens du grand bateau embarquèrent dans celui de Jacques, et presque aussitôt après qu’ils eurent quitté leur bateau, il disparut sous l’eau.

Cependant le canot était trop chargé ; et Jacques, pour l’alléger, jeta à la mer tous les beaux poissons qu’il avait pris.

Les gens qu’il avait secourus étaient des fées et des féetauds[1], qui le remercièrent de leur mieux. Bientôt le vent se calma, et le pêcheur hissa de nouveau sa voile. Mais la tempête avait entraîné au loin le petit bateau,

  1. Maris de fées.