Page:Sébillot - Coutumes populaires de la Haute-Bretagne, 1886.djvu/16

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ils aident à travailler la terre, et remplissent gratuitement, avec plus de zèle et d’obéissance, le rôle qui, sans eux, serait dévolu aux domestiques. Indépendamment de la question d’amour paternel, il y a pour les parents une question d’intérêt, à laquelle ils ne sont point insensibles.

On dit d’un ménage où les naissances sont fréquentes, « qu’on y bat sur du bon blé ; qu’on y fait des enfants comme de la toile; » d’un homme qui a beaucoup d’enfants : « C’est un bon co’. » (E.) [1] . On dit à une femme qui n’a pas d’enfant : « Vot’ co’ ne vaut ren. — Vous n’ez point l’air d’avaï un bon co’. « 

Pourtant, il y a quelques proverbes qui semblent prouver qu’en certains pays du moins les nombreuses familles ne sont pas toujours considérées comme souhaitables : — Le couple (d’enfants) en vaut mieux que la douzaine. (E.) — C’est le panier aux cerises : les plus fins y sont pris. (E.) Ce proverbe est appliqué à ceux qui ont plus d’enfants qu’ils n’en désireraient. Il en est de même des suivants :

  1. E. signifie Ercé, près Liffré (Ille-et-Vilaine) ; D., Dinan; P., Penguily et environs ; M., Matignon ; S.-C, Saint-Cast (Côtes-du-Nord).