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Le 2 décembre 1851, la Chambre fut violemment occupée par la troupe ; les députés et parmi eux MM. Thiers, Rémusat, Baze, le colonel Charras, les généraux Changarnier, Leflô, Lamoricière, Cavaignac, MM. Miot, Nadaud, Victor Lefranc, etc., furent arrêtés chez eux pendant la nuit et jetés dans les cachots de Mazas et de Vincennes.

Le 4 Décembre, le futur empereur fit mitrailler sur les boulevards de Paris une foule inoffensive et désarmée. On compta plusieurs centaines de morts, parmi lesquels des femmes et des enfants. Il y eut ensuite une persécution dans les départements qui envoya à Cayenne ou dans la partie la plus malsaine de l’Afrique plus de cinquante mille citoyens.

Tel fut le début de l’empire : il commença par verser le sang des Français ; il devait finir par la défaite et l’invasion.

L’empire était rétabli :

Napoléon III avait dit à Bordeaux : l’empire c’est la paix ; son règne devait donner un perpétuel démenti à ces paroles qui avaient cependant le caractère d’un engagement, solennel.