Page:Séché - Joachim Du Bellay, 1880.djvu/62

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Il avait à peine trente-cinq ans. Six semaines auparavant le cardinal du Bellay était mort à Rome, et, comme pour reconnaître son injustice à l’égard de son neveu, il s’était démis en sa faveur de l’archevêché de Bordeaux.

La mort de Joachim du Bellay fut un véritable deuil pour la pléiade. Tous les poètes le pleurèrent à l’envi. Rémi Belleau lui consacra un chant pastoral :

 
Ainsi Pasteurs cueillez et recueillez encor’
Le reste de l’orage et le riche thrésor
De ses vers doux-coulants, qui vivront d’âge en âge.

Ronsard le célébra dans ses vers solennels, et Colletet dans sa vie manuscrite du poète angevin nous a religieusement donné la liste des pièces de vers qui composent son Tombeau poétique.

Il n’a oublié qu’une chose c’est de nous dire exactement où furent inhumés ses restes mortels, Goujet dit bien qu’il fut enterré à Notre-Dame de Paris, en la chapelle de Saint-Crépin et Saint-Crépinien, au côté droit du chœur, près de Louis du Bellay ; mais M. Marty-Laveaux qui a consulté MM. de Gaulle et Mabille auteurs de l’Épitaphier de Paris, nous apprend que ces Messieurs n’ont pu lui fournir que l’épitaphe de René du Bellay, évêque du Mans et celle de Louis du Bellay archidiacre de Notre-Dame et conseiller au parlement de Paris dont le tombeau était bien, comme le dit Goujet, au milieu de la chapelle de Saint-Crépin ; il faudrait donc retrouver l’épitaphe de Joachim du Bellay pour savoir s’il fut enterré ou non dans une chapelle de Notre-Dame. En attendant voici, pour nous en tenir