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Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/120

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ÉPIGRAMME


Sur le mouvement que la reine a senti de son enfant.

Cet invincible enfant d’un invincible père
Déjà nous fait tout espérer ;
Et quoi qu’il soit encore au ventre de sa mère,
Il se fait craindre et désirer.
Il sera plus vaillant que le Dieu de la guerre,
Puisqu’avant que son œil ait vu le firmament.
S’il remue un peu seulement,
C’est à nos ennemis un tremblement de terre.


SUR LE MIRACLE DE LA SAINTE ÉPINE


Gloire à Jésus, au saint sacrement de Vautel.

Invisible soutien de l’esprit languissant.
Secret consolateur de l’âme qui t’honore.
Espoir de l’affligé, juge de l’innocent.
Dieu caché sous ce voile où l’univers t’adore,
Jésus, de ton autel jette les yeux sur moi ;
Fais-en sortir ce feu qui change tout en soi ;
Qu’il vienne heureusement s’allumer dans mon âme.
Afin que cet esprit qui forma l’univers.
Montre, en rejaillissant de mon cœur dans mes vers,
Qu’il donne encore aux siens une langue de flamme !

Au fond de ce désert, en ne vivant qu’en toi,
Je goûte un saint repos exempt d’inquiétude.
Tes merveilles, Seigneur, pénétrant jusqu’à moi.
Ont agréablement troublé ma solitude :
J’apprends que par un coup de ta divine main.
Trompant l’art et l’espoir de tout esprit humain,
Un miracle nouveau signale ta puissance.
Ce prodige étonnant, dans un divin transport,
Me presse de parler par un si saint effort
Que je ne puis sans crime être encore en silence.

Ce climat, si fertile en diverses beautés,
Bien qu’il n’ait d’ornements que ceux de la naturel
Qui, sans l’aide de l’art, fait voir de tous côtés
Des grandeurs de son Dieu la naïve peinture ;