Marie-Jeanne l’Héritier de Villandon naquit à Paris au mois d’octobre 1664 et y mourut en février 1734. Son père, Nicolas l’Héritier, seigneur de Nouvellon et de Villandon, était trésorier du régiment des gardes et historiographe du roi. Ce fut un littérateur distingué.
Mademoiselle l’Héritier quoique peu fortunée, recevait chez elle beaucoup de monde, surtout les beaux esprits. On l’aimait pour sa bonne humeur et son savoir modeste. Mlle de Scudéry en avait fait une de ses plus intimes amies.
Ses poésies, dans le goût du temps, ont de la facilité et beaucoup d’esprit. — L’Académie des Jeux Floraux de Toulouse la reçut dans son S3in en 1698 et, l’année suivante, l’Académie des Ricovrati de Padoue lui ouvrait ses portes.
BIBLIOGRAPHIE DES ŒUVRES POÉTIQUES : Œuvres mêlées, prose et vers, Paris, 1698, in-12. — L’Apothéose de Mme de Scudéry, vers et prose, Paris, 1702 in-12. — La Pompe dauphine, prose et vers. Paris, 1711, ln-12. — Le Tombeau du duc de Bourgogne. Paris, 1712, in-4o. — Epitres héroïques d’Ovide, dont 16 en vers. Paris, 1732, in-12. — Le Triomphe de Mme Deshoulières. — L’Avare Puni, nouvelle en vers…
Une brûlante ardeur nie court de veine en veine.
Je sens un inquiet chagrin,
.lo ne dors non plus qu’un Lutin ;
J’ai l’esprit à l’envers, tout me trouble et me j^ène :
Mais si je brûle nuit et jour,
Cîe n’est {las des feux de l’Amour.
La chaleur d’une fièvre ardente
Me cause seule ces tourments.
Ceux (|uo donne l’Amour sont enc-or bien plus urands.
Au moins à ce que l’on nous chante :
(ar, grâce au ciel jusqu’aujourd’hui.
Je ne connais ce Dieu que sur la foi dautrui.
Mais j(> puis cependant dire ce (pi’il m’en scniliU
Sur lt> rapport de ceux dont sou cruel poison
Trouble les sens et la raison :
L’amour dans ses elVets à la fièvre ressemble.
La fièvre nu^t les gens en feu.
Fait rêver, rend visionnaire :