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Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/24

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LES MUSES FRANÇAISES

part retrouver la belle princesse, malgré les pleurs de sa dame. Guilliadon est venue à la rencontre de son chevalier, les deux amants s’embarquent, mais une tempête s’élève. Ils adressent leur prière au ciel :


Dieu réclament dévotement.
Saint Nicolas et Saint Clément,
Et Madame Sainte Marie,
Pour que demande aide à son fils
Qu’il les protège de périr
Et qu’au port ils puissent venir.


Terrifié par l’approche de la mort un des marins reproche à Eliduc d’attirer sur eux la colère du ciel en emmenant une femme qui n’est pas son épouse légitime.

En apprenant que son amant est déjà marié, Guilliadon s’évanouit.

Eliduc qui la croit morte se jette sur le matelot dont la révélation a causé ce malheur, et l’abat d’un coup d’aviron. Enfin il réussit à aborder et songe à ensevelir son amie. Il porte le corps jusqu’à un ermitage abandonné, où il le dépose sur un lit qu’il avait fait préparer devant l’autel.

Plus tard il fondera les abbaye et les moines viendront prier pour le repos de la princesse…


Quand vint le moment de partir
De douleur il pensa mourir.
Les yeux, et la face lui baise ;
Belle, fait-il, à Dieu ne plaise
Que jamais puisse armes porter
Ni longtemps vivre ni durer.
Belle amie, à malheur me vîtes
Douce chère, à mal me suivîtes.
Belle, déjà vous seriez Reine,
Sans l’amour loyale et sereine
Dont vous m’aimâtes grandement.
Pour vous mon cœur est tout dolent.
Le jour où je vous enfouirai,
Dans un couvent je rentrerai ;
Sur votre tombe chaque jour
Ma douleur redirai toujours.


Il ferme la porte de la chapelle, et retourne chez lui, où sa femme qui s’était fait belle pour le recevoir s’étonne de le voir pensif et triste.