Son père avait nom Louis-Nicolas Sandrin, et sa mère Jeanne-Sophie Lefèvre. Elle était née à Paris en 1812.
De très bonne heure elle manifesta des goûts littéraires, lisant beaucoup et s’essayant à rimer des petites pièces. — Plus tard, lorsqu’elle aura épousé Jean— Pierre Lesguillon, auteur dramatique qlii eut de moyens succès, — elle écrira de nombreux romans. Elle a également publié quelques volumes de vers.
Epouse dévouée, femme pieuse, mère aimante, sa poésie est le pur reflet de son âme religieuse et de sa vie calme. Elle brode sur un fond de douce tendresse sans jamais se laisser emporter par un élan de sincère passion. Son inspiration est d’ailleurs facile et il lui arrive, de temps à autre, de s’élever au-dessus des ordinaires productions religloso-sentimentales qui encombrent son œuvre. Elle écrit alors une pièce comme Le Doute, qui fait songer à Vigny ou à Mme Ackermann, avec moins de force, moins de concision et surtout moins de forme. C’est qipc Mme Lesguillon, — connue la plupart des poétesses, il faut bien le dire, — se contentait trop aisément si elle s’était astreinte h un travail plus sévère, ses poésies ne seraient pas déparées par tant de faiblesses.....
Mme Lesguillon est morte il Paris le 29 septembre 1882. Elle a laissé presque toute sa fortune i la Société des Gens de lettres.
BIBLIOGRAPHIE DES ŒUVEES /OLTIQUES r/fifrews^ Paris 1833. in-12. — Rosées, Paris, 1836, in-8. — Rayons d’amour. Paris 1840 in-8. — Le midi de l’dme, Paris, 1842, tn-8. Les mauvais jours, Paris 1846, in-8. — Contes du cœur, Paris, 1855, in-18. — Le Prisonnier d’Allemagne, scène en vers. trois personnages, Paris, 1871, in-8. — Les Adieux, Vnvis, 1875, in-18. — La femme d’aujourd’hui, saynètes en vers et en prose, Paris, 1880, iu-12.
Pauvre tapis d’autoiuno étendu sur la tcrrr,
Inutile moisson qui sèche solitaire.
Faite |)our onuM* les toinbeaiix,
(îernu’s décolorés, beauté trop tôt vieillie.
Qui traiiu>/, l(Mit(>nuMit votre robe salit
Comme un nuMuliant ses lan » l)eaux !
Vous voilà sur le sol. sans duvt>t, sans parure :
Vous voilà dédaignés de la verte nature
Pauvres eailavres déliés ;
Vous voilà ballottés eonnuc
i flot sur la grè<’.
Que le rameur abat ou que la brise élève.
Roulés ou meurtris par nos pietls.