Thérèse Maquet était la nièce d’Auguste Maquet qui fut le principal collaborateur d’Alexandre Dumas. — Pourquoi n’écrit-on pas que Dumas fut son principal collaborateur ? cela serait cependant beaucoup plus près de la vérité !… — Elle naquit à Paris le 15 octobre 1858, et mourut le 5 août 1891.
Sensible et rêveuse, elle adorait la poésie et, le jour où l’idée lui vint d’écrire des vers ce fut sans autre but que de s’exercer à un art pour lequel elle avait tant de goût. Jamais elle n’eut la pensée qu’elle pourrait acquérir quelque renommée avec ses modestes productions de jeune fille. Sans doute, elle les lisait à ses parents et à ses amis, mais elle ne songeait à en tirer aucune vanité ni à faire la moindre publicité autour de son nom. Aussi est-ce seulement après sa mort que ses poésies virent l’impression, grâce aux soins pieux de son frère. Sully-Prudhomme qui avait connu la jeune fille et avait bien voulu l’aider quelquefois de ses conseils, fut sollicité de présenter le recueil au public. Il accepta avec empressement.
« Je ne voudrais pas — dit-il — insister sur la valeur de ce recueil ; les éloges préliminaires importunent les lecteurs ; ils aiment à conserver toute l’indépendance de leur jugement. Je me borne h féliciter ceux qui l’ouvriront et à leur promettre une émotion très délicate, si, en dépit de récents assauts livrés par tant d’insanités littéraires, stérilement prétentieruses, au bon sens et au goût publics, ils savent encore apprécier tout ce qu’il y a de grâce naïve dans l’éveil tremblant d’un cœur virginal, et de suave mélancolie dans ses pleurs d’une pureté délicieuse. Ce n’est pas que les vers de Mlle Maquet soient dépourvus de fermeté ; ils sont, au contraire, pleins et solides, mais la tristesse en est infiniment tendre. Si l’on était tenté de chercher dans l’influence du milieu où elle a vécu le secret des. larmes que cette jeune fille a versées, on se fourvoierait étrangenjent. Les plus saintes, les plus douces affections l’ont entourée, ainsi que l’attestent i)lusieurs de ses poésies ; elle en jouissait comme d’une consolation bienfaisante. La source de sa désespérance était dans l’altération progressive de sa santé, dans la fatale décroissance de ses forces î elle semblait porter elle-même d’avance le deuil de sa jeunesse. »
Les vers de Thérèse Maquet, on le verra, sont d’un vrai poète. La forme — quelque peu parnassienne — en est sobre et pure, et la pensée, bercée qu’elle est par une douce tristesse, a un charme mélancolique très prenant et très harmonieux.
Les Poénien posthumes, de Thérèse Maquet, ont paru en 1892. — Alp. Lemerre, éditeur.
Il convient encore de signaler que plusieurs pièces de Mlle Maquet ont été mises en musique par Massenet. En voici la liste : lieaux yeux que j’aime, mélodie ; — Doux fragments tirés de la poésie intitulée Lui et Elle : Jalousie (Lit) et Réponse (Ellk) ; — Les Hellex de nuit, mélodie ; — Amx Etoiles, duo ; — Idéal ; — Les larmes qu’on ne pleure pas ; — Le rire est bani