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MADAME D’ARBOUVILLE

Mais vous m’avez fait rire. — N’est-ce pas ? on ne sait pas pourquoi l’on quitte ses amis, quand on se trouve bien auprès d’eux 1 On change, on se remue, on ne sait pourquoi. — Ce que l’on fait le moins, c’est de continuer. Je regrette le Marais — et pour quelle raison nous sommes-nous tous envolés ! — Je reçois là de bonnes lettres de Champlâtreux, plus amicales encore que la conversation et qui ont plus d’effusion que dans l’habitude /3 « r/^’e de la vie. On est là-bas, seuls pour jusqu’au mois d’octobre. Ah ! ce qui serait beau, mais beau, beau, ce serait de vous en aller faire une visite qui serait si bien pour les maîtres seuls. Il y a une diligence qui arrive pour déjeuner, et qui repart dans la journée, passant devant la grille du château. On me parle de vous, Monsieur, avec toutes sortes de mots charmants. On a pris fort en goût cette vie passée. J’ai fait venir mon médecin. Il m’a reconnu, avéré quatre maladies, avec des noms latins, pour lesquelles il m’a ordonné… de mettre une feuille d’oranger à froid dans un grand verre d’eau et d’en boire des cuillerées. le grand médecin ! il respecte la volonté de Dieu et ne veut contre-quarrer (sic) ni retarder en rien ses décrets sur l’état passager de l’homme. Adieu, Monsieur, je