Page:Sée - Les Origines du capitalisme moderne.djvu/117

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la vente des marchandises à un prix inférieur au prix ordinaire[1]. La publicité, en France, ne fait de sérieux progrès que dans les années qui ont précédé la Révolution, c’est-à-dire au moment même où se manifeste une grande activité économique[2]. L’histoire de la publicité et surtout de ses origines, n’est, d’ailleurs, encore qu’ébauchée, et elle mériterait des recherches précises[3].

En un mot, toutes ces nouvelles pratiques financières et commerciales annoncent le triomphe prochain du capitalisme, sous toutes ses formes.


8. La hausse des prix. — La hausse des prix, qui s’est produite au XVIIIe siècle, et surtout dans la seconde moitié de ce siècle, n’est-elle pas en relation avec l’expansion du capitalisme ? Il est vrai que cette hausse touche surtout les denrées agricoles (blé, viande, œufs, etc.), les fermages, qui parfois s’élèvent de 100 %, et, par conséquent, le prix des terres[4]. Mais, si les objets manufacturés ont légèrement baissé de prix, cela fut surtout un effet des progrès industriels. Arthur Young, dans ses Voyages en France, a attribué la hausse des prix à l’accroissement de la population. Mais n’est-elle pas plutôt le résultat de l’augmentation des capitaux, d’où procède, en général, la baisse de la valeur de l’argent ? Cette difficile question n’a pas encore été étudiée d’une façon bien scientifique, et, pour le moment, on ne peut que formuler des hypothèses.

  1. Germain Martin, La grande industrie sous le règne de Louis XV, p. 164 et suiv.
  2. Dans les principales villes de province, sont créées des Affiches hebdomadaires (tel est le cas des Affiches de Rennes, depuis 1784), mais elles ne contiennent que peu d’annonces commerciales.
  3. Cf. P. Datz, Histoire de la publicité, 1894 ; Henry Sampson, A history of advertising, 1875.
  4. Voy. Zolla, Les variations du revenu et du prix des terres aux XVIIe et XVIIIe siècles (Annales de l’École des Sciences politiques, années 1893 et 1894).