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de Silésie, on ne compte encore que 7 500 chevaux-vapeur, pour toute l’Allemagne, en 1837, et 22 000, en 1846 ; plus de la moitié (14 000) sont employés dans les mines et la métallurgie. Dans cette dernière industrie, on ne trouve guère que de petits établissements. Aussi les mines de houille sont-elles encore peu actives ; celles de la Ruhr commencent à peine à être mises en valeur vers 1815 ; dans celles de Silésie, on ne travaille un peu activement que vers 1840. En 1846, toutes les mines prussiennes, aux filons si riches, ne produisent qu’environ 3 200 000 tonnes anglaises, tandis que les mines françaises en produisent 4 500 000.

L’industrie cotonnière, si active en Angleterre et en France, n’emploie, en 1831, que 25 500 métiers et 4 % d’entre eux seulement sont des métiers mécaniques. Les filatures mécaniques, — qu’il s’agisse de la laine, du chanvre ou même du coton -, sont toujours très peu nombreuses. En un mot, l’industrie textile constitue surtout une ressource d’appoint pour les paysans.

En Allemagne, les transformations industrielles, qui finiront par assurer le triomphe du capitalisme, sont surtout l’œuvre des gouvernements, et en particulier du gouvernement prussien, qui a créé le Gewerbe Institut, et qui, en prenant l’initiative du Zollverein, préparera l’unité économique de la Germanie. Mais, vers le milieu du siècle ; l’Allemagne est surtout un pays de paysans et d’artisans[1].

L’organisation du crédit est encore assez primitive. En Prusse, la principale institution bancaire est la Banque de Prusse, création de l’État. C’est en 1834 que fut fondée la Banque de Bavière et, en 1838, la Banque de Leipzig, qui, toutes deux, prospérèrent et contri-

  1. Voy. Clapham, Economic development of France and Germany, p. 82 et suiv. ; C. Banfield, Industry of the Rhine, 1846-1848 ; Dieterici, Der Volkswohlstand im Preussischen Staate, 1846.