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récemment M. Paul Raveau dans sa belle étude sur L’agriculture et les classes paysannes dans le Haut-Poitou au XVIe siècle.

L’augmentation du capital mobilier donna aussi naissance à des conceptions économiques nouvelles, au système mercantile et protecteur. Ainsi s’expliquent la préoccupation d’avoir des colonies pour écouler les produits de la métropole, pour se procurer les métaux et les denrées précieux, ainsi que la formation du pacte colonial, qui doit assurer à la métropole un véritable monopole.


7. Les progrès économiques des puissances maritimes.A. La France. — Le fait saillant de la seconde moitié du XVIe siècle, ce sont les progrès des puissances maritimes de l’Ouest et du Nord-Ouest de l’Europe, qui vont prendre la succession du Portugal et de l’Espagne.

La France est destinée à ne jouer, à cet égard, qu’un rôle de second plan, quoique fort honorable. L’on voit se développer son commerce avec l’étranger, principalement avec l’Espagne, qui avait besoin de nos pro-duits et ne pouvait guère payer qu’en numéraire, et aussi avec l’Angleterre, qui recherchait fort les produits agricoles de la France[1].

Il est vrai que la France a toujours les regards tournés vers l’Orient : elle conclut une entente avec les Mameluks d’Égypte, puis elle signe avec le sultan, en 1536, des capitulations, qui reconnaissent son protectorat sur tous les catholiques de l’Empire ottoman ; n’ayant plus à redouter que la concurrence de Venise, elle devient la première puissance maritime de la Méditerranée.

Les Français cependant ne négligent pas le Nouveau

  1. Cf. P. Boissonnade, Les relations commerciales de la France et de la Grande-Bretagne au XVIe siècle (Revue historique, juillet et septembre, 1920).