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exilé.



le poëte.

Oh ! par saint Stanislas ! je te vois belle et fière,
Appeller tes soldats aux cuirasses d’acier ;
Les voilà, se parant de la peau de panthère,
Portant l’aigle et le cavalier.
Trois fois ton corps meurtri, butin de la conquête,
S’agite, mais en vain ; comme sur nos gazons
Un long serpent coupé, qui relève la tête
Et veut réunir ses tronçons.


Vous pouvez, ô grands rois, vous ruer sur nos villes :
Tout s’efface, une fois les sabres essuyés,
Les champs débarrassés des tentes inutiles,
Et les cadavres balayés :
Sur les pavés rougis, un peu d’eau répandue
Suffit ; dans les ruisseaux le sang s’écoule encor ;