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le grand convoi.

Que de vivans sont là qui regardent les bières,
Et qui bientôt peut-être iront aux cimetières !
Les vivans d’aujourd’hui sont les morts de demain !


Ce cercueil blanc qui passe entre l’immense garde
Porte la jeune fille. Oh mourir, quand on sent
Se lever dans son âme un jour éblouissant,
Et quand on voit du rose à tout ce qu’on regarde !
Humble et pauvre, elle avait du moins ses dix-sept ans,
Et ses rêves d’amour, uniques diamans
Que la fille du peuple ait dans une mansarde.


Quel est ce beau cercueil ? c’est un trône de mort !
Pourquoi tant de splendeur ? le maréchal y dort.