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danse et joie.



Mais l’orchestre se tait, et les jeunes coquettes
Retournent lentement s’asseoir sur les banquettes
Aux effilés dorés, au velours incarnat.
Pour qu’il souffle un peu d’air sur leur col qui palpite,
Dans leur main l’éventail se déploie et s’agite,
Comme une aile qui s’ouvre et bat.


Le salon resplendit de saphirs, de topazes ;
Et cent femmes lui font un vêtement de gazes.
Tout est satin, rubans, guirlandes et joyaux ;
Partout, sur des fronts blancs et moites on admire
Ces bouquets toujours frais, qui jamais n’ont vu luire
D’autres soleils que des flambeaux.


Quelle nuit enchantée ! oh ! ce bal a des charmes !
Malgré ses longs ennuis, ses chagrins et ses larmes,