Page:Ségalas - Les Oiseaux de passage, 1837.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
le cavalier noir.
le roi

Oh ! tu mens par la gorge ! Oh ! j’accepte, et te brave !
Vaincu, tu porteras des fers, comme l’esclave
Que tu vois enchaîné ; songes-y bien, félon.

le cavalier

Des bras tels que les miens ne portent pas de chaînes :
C’est au cheval qu’on peut mettre un mors et des rênes ;
On ne les met pas au lion.

le roi

Viens, et tremble.

le cavalier

Trembler ! moi ! Demande à ma lance,
Si, devant l’assaillant le plus fort en vaillance,
Elle a senti ma main trembler ; mon plastron
Demande si d’effroi mon cœur d’airain palpite ;
Demande à mon cheval si c’est pour une fuite
Qu’il saigne sous mon éperon.