Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/111

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l’impression défavorable à Georges qu’elles avaient produite sur son esprit. Il réfléchit à la fausseté des accusations qu’il avait prononcées contre sa nièce, à l’isolement de la pauvre Geneviève qui n’avait pour la défendre et pour l’aimer que sa bonne et le pauvre nègre. Il résolut de réparer son erreur par quelques bonnes paroles et il quitta son cabinet pour monter chez Geneviève. Au bas de l’escalier il aperçut un mouchoir ; il le ramassa ; c’était celui de Geneviève : il était trempé des larmes de la pauvre enfant.

M. Dormère.

Pauvre petite ! comme je la traite ! J’avais pourtant promis à mon frère et à ma belle-sœur de l’aimer comme ma fille, de la garder, de la rendre heureuse. Ô mon frère, ma sœur, pardonnez-moi ! Je tiendrai ma parole à l’avenir. »

M. Dormère monta et entra chez Pélagie. Geneviève était assise près d’elle ; sa bonne l’embrassait ; Geneviève pleurait encore.

M. Dormère.

Chère petite, voici ton mouchoir que je te rapporte. Je l’ai trouvé au bas de l’escalier et tout mouillé de tes larmes. Ma pauvre enfant, je suis bien fâché de t’avoir affligée à ce point ; je retire toutes mes accusations, je crois tout ce que tu m’as dit et je rends justice à ton aimable caractère et à ton bon cœur. Je ferai mon possible pour te rendre heureuse. »

Geneviève, d’abord effrayée par la vue de son oncle, demeura interdite en l’entendant ; jamais il ne lui avait adressé des paroles aussi aimables et