Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Dormère

Comment, rien ? Pourquoi es-tu vert des pieds à la tête ? Et toi, Geneviève, pourquoi es-tu en loques et égratignée comme si tu avais été enfermée avec des chats furieux ? »

Georges regarde Geneviève et ne répond pas.

Geneviève baisse la tête, hésite et finit par dire :

« Mon oncle,… ce sont les ronces,… ce n’est pas notre faute.

M. Dormère

Pas votre faute ? Pourquoi as-tu été dans les ronces ? Pourquoi y as-tu fait aller Georges, qui te suit partout comme un imbécile ? »

Geneviève espérait que Georges dirait à son père que ce n’était pas elle, mais bien lui qui avait voulu aller à travers bois. Georges continuait à se taire ; M. Dormère paraissait de plus en plus fâché. Geneviève, espérant l’adoucir, lui présenta le panier de fraises et dit :

« Nous voulions vous apporter des fraises des bois, que vous aimez beaucoup, mon oncle. Si vous voulez bien en goûter, vous nous ferez grand plaisir.

M. Dormère

Je ne tiens pas à vous faire plaisir, mademoiselle, et je ne veux pas de vos fraises. Emportez-les. »

Et d’un revers de main M. Dormère repoussa le panier, qui tomba par terre ; les fraises furent jetées au loin. Geneviève poussa un cri.

M. Dormère

Eh bien, allez-vous crier maintenant comme un