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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/139

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donner Geneviève pour la journée, avec Pélagie et Rame ?

M. Dormère.

Très volontiers ; depuis le départ de mon pauvre Georges, je suis habitué à être seul.

Mademoiselle Primerose.

Seul ! allons donc ! C’est parce que vous le voulez bien que vous êtes seul. C’est votre faute, je ne vous plains pas. Vous avez Geneviève qui est charmante, et Rame qui est très amusant. Et puis moi, qui viendrais chez vous tant que vous voudriez. Je m’ennuie chez Cornélie ; malgré notre amitié d’enfance, elle m’assomme horriblement avec son air froid, ses airs de reine et son caractère impérieux. Tenez, pour parler franchement, je venais vous demander si vous vouliez me garder une quinzaine de jours dans votre pachalik.

M. Dormère.

Tant que vous voudrez, si vous ne vous ennuyez pas du tête-à-tête.

Mademoiselle Primerose.

M’ennuyer ! Il n’y a pas de danger ; je ne m’ennuie jamais quand je peux parler à mon aise. Faites préparer ma chambre, j’emmène Geneviève et nous reviendrons dans deux heures avec ma malle et ma femme de chambre.

« Allons, viens, Geneviève, et ne prends pas ton air effaré : tu vois bien que ton oncle consent. »

Geneviève avait été effrayée de tout ce qu’avait dit Mlle Primerose et de son projet de passer quinze jours à Plaisance ; elle regardait son oncle