travers le bois ; les ronces et les épines ont déchiré ma robe, ma figure et mes mains. Et mon oncle m’a grondée.
Et Georges ?
Il n’a rien dit à Georges ; il l’a emmené dîner.
Mais est-ce que Georges n’a pas cherché à t’excuser ?
Non, ma bonne ; il n’a rien dit.
— C’est toujours comme ça, murmura la bonne ; c’est lui qui fait les sottises, elle est grondée, et lui n’a rien. »
Pélagie débarbouilla le visage saignant de Geneviève, lui enleva quelques épines restées dans les égratignures, la changea de robe et l’envoya dans la salle à manger.
En traversant le vestibule, Geneviève fut étonnée de n’y plus trouver ni panier ni fraises ; les dalles en marbre blanc étaient nettoyées, lavées.
« Qui est-ce qui a nettoyé tout cela ? se demanda Geneviève. J’en suis bien aise tout de même, parce que mon oncle n’y pensera plus. Il n’aime pas qu’on salisse le vestibule, et il m’aurait encore grondée. »
Quand elle prit sa place à table le dîner était très avancé ; on en était aux légumes ; Geneviève avala bien vite sa soupe, un plat de viande, et les rattrapa au plat sucré. Son oncle ne disait rien,