Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Geneviève prit son chapeau, embrassa sa bonne et descendit.

Mademoiselle Primerose.

Partons vite, ma petite cousine, et revenons plus vite encore, pour que ton oncle ne soit pas seul trop longtemps. Au revoir, mon cousin, nous reviendrons bientôt. »

Mlle Primerose partit presque en courant, traînant après elle Geneviève, qui avait peine à la suivre.

M. Dormère, resté seul, se demanda s’il aurait le courage de supporter le bavardage assommant de Mlle Primerose.

« Au total, se dit-il, je pourrai m’en aller quand elle m’ennuiera trop ; le soir je lui ferai faire une partie de piquet ou de trictrac ; dans la journée elle bavardera avec Geneviève, Pélagie, Rame et tous ceux qu’elle pourra ramasser ; elle pourra m’être utile pour Geneviève ; elle est fort instruite, elle lui donnera des leçons d’histoire, de musique, etc.

« Je crois que ce sera mieux pour moi que de vivre seul. Geneviève n’est rien comme société ; je ne puis vaincre mon antipathie contre cet enfant ; elle n’aime pas mon pauvre Georges, qui ne peut plus la souffrir : et c’est tout simple, il est toujours grondé à cause d’elle. — Et j’ai encore dix années au moins à passer avec elle, car je ne puis pas raisonnablement la marier avant dix-huit ou dix-neuf ans. »

Geneviève pendant ce temps répondait à peine aux questions de Mlle Primerose, qui ne cessait de