Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/230

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Pendant les sept années que Geneviève passa au couvent, elle n’alla pas une seule fois passer les vacances à Plaisance ; son oncle menait Georges aux eaux et chez des parents ou des amis. Tous les ans Geneviève allait avec Mlle Primerose, Rame et Pélagie, soit aux bains de mer, soit en Suisse, près de Genève, où Mlle Primerose avait une vieille tante qui l’aimait beaucoup et qui avait pris Geneviève en grande amitié.

Georges pendant ce temps devenait de plus en plus paresseux, insubordonné et méchant. La première communion, qui avait donné à Geneviève une bonne et solide piété, n’avait produit aucun effet sur le cœur et l’âme de Georges. Quand il quitta son collège d’Arcueil à l’âge de dix-huit ans, son père l’établit à Paris pour achever ses études. Il profita de sa liberté non pour travailler, mais pour dépenser de l’argent et faire des sottises ; il allait souvent au spectacle, il donnait à ses amis des déjeuners et des dîners aux restaurants les plus élégants ; il devenait enfin un dépensier et un mauvais sujet. Malgré les libéralités de son père, il avait des dettes qu’il n’osait pas avouer.

La conduite de Jacques avait été bien différente. Après avoir brillamment fait ses classes au collège de Vaugirard, il travailla avec la même ardeur à passer son examen de bachelier ; il fut reçu avec distinction. Il fit ensuite son droit, passa de brillants examens et fut reçu docteur ès lettres.

Pendant ces dix années il ne négligea jamais sa petite cousine et amie Geneviève et Mlle Primerose.