Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Geneviève.

Voyez comme mon oncle a été cruel et injuste en devinant. Promettez-moi de ne pas l’imiter, pour ne pas me causer d’affreux désespoirs.

Mademoiselle Primerose.

Je ne te promets rien.

Geneviève.

Vous voulez donc augmenter mes terreurs ? Hélas ! je suis déjà assez accablée pour que mes amis n’augmentent pas ma souffrance.

Mademoiselle Primerose.

Eh bien, je te le promets, à moins que ton bonheur ne m’oblige en conscience à rompre le silence que je garde par ta volonté expresse, et bien malgré moi, je t’assure.

Geneviève.

Merci, chère cousine, merci. »

Geneviève parut se calmer ; elle demanda à rester seule.

Mlle Primerose rentra donc dans sa chambre, accompagnée de Pélagie et de Rame, auxquels elle raconta ce qui s’était passé. L’indignation et la douleur de Rame furent à leur comble. La pensée d’être pour quelque chose dans le cruel état de Geneviève le mettait hors de lui. Mlle Primerose et Pélagie finirent par obtenir de lui du calme, sous peine de ne pouvoir plus approcher de Geneviève : « La vérité finira par être connue, mon bon Rame ; cette sotte accusation, à laquelle personne ne croira, tombera d’elle-même, et le vrai coupable sera dévoilé. » Enfin ils convinrent entre eux trois