Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/278

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être séparé violemment de sa maîtresse si M. Dormère ou son fils en avait la moindre connaissance.

« Au reste, ajouta-t-elle, ayez seulement un peu de patience, mon pauvre Rame ; nous ne resterons pas longtemps dans cette maison où notre pauvre Geneviève a toujours été malheureuse. Aussitôt qu’elle sera rétablie de l’affreuse secousse d’aujourd’hui, nous partirons pour Paris, et de là pour Rome.

Rame.

Bon ça, Mam’selle Primerose. Bonne idée. Nous aller à Rome ; plus jamais voir Moussu Dormère et coquin Moussu Georges.

Mademoiselle Primerose.

Rame, ne vous habituez pas à parler comme cela de cet homme, et, ce qui vaut mieux encore, n’en parlez pas du tout. Geneviève l’a en horreur ; elle n’aimera pas à entendre prononcer ce nom. Quand nous serons partis d’ici, tâchons d’oublier Plaisance et ses habitants. »

Rame hocha la tête.

« Moi oublier jamais ; moi toujours dans la tête coquins, canailles qui faire petite Maîtresse pleurer.

Mademoiselle Primerose.

Mais du moins n’en parlez pas, mon cher : ce n’est pas difficile cela.

Rame.

Mam’selle Primerose sait bien pas facile, pas parler.

Mademoiselle Primerose.

Surtout ne dites rien à Azéma ; elle est si