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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/302

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« Une légère espérance me soutient. Je suis parvenu à enlever à mon père l’horrible et injuste soupçon qu’il vous a exprimé avec tant de barbarie ; pour achever de lui ouvrir les yeux sur l’innocence de votre fidèle Rame, je lui ai avoué mon amour et mon ardent désir d’unir ma vie à la vôtre en conservant Rame comme le plus fidèle et le plus dévoué de vos amis. Cette déclaration a achevé de dissiper ses derniers doutes. En effet, comment supposer que je veuille lui donner une fille entachée dans son honneur par sa complicité d’un vol si odieux. C’est donc une réhabilitation complète que je vous offre en vous suppliant d’accepter ma main et mon cœur. Croyez que ma vie entière sera consacrée à expier cette grande faute de ma jeunesse.

« Oserai-je espérer que vous ne repousserez pas mon humble demande, et que, dans la noble générosité dont vous avez usé à mon égard, votre cœur était intéressé à me sauver du déshonneur.

« J’attends votre réponse avec une anxiété dont vous ne pouvez avoir aucune idée ; puisse-t-elle me conduire à vos pieds, pour entendre de votre bouche le pardon tant désiré.

« Votre fidèle et dévoué,
« Georges. »


Ce fut Rame que Georges chargea de remettre cette lettre à sa maîtresse.

Georges.

Si vous saviez, mon pauvre Rame, comme je suis