Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/328

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Jacques ! C’est terrible, n’est-ce pas ? Assieds-toi près de moi et causons.

Jacques.

Ô Geneviève ! ma Geneviève chérie ! Comme tu as souffert ! Et quelle héroïque, admirable générosité tu as montrée ! — Quel courage ! — Et ce scélérat, ce monstre qui se tait, qui entend son père te torturer par ses questions, osant accuser ton ami, ton plus dévoué serviteur, et il ne dit rien. Il vole, et il te laisse la lourde charge de le défendre par ton généreux silence !

— Jacques, Jacques ! s’écria Geneviève effrayée, pourquoi penses-tu que ce soit lui ? Qui te l’a dit ?

Jacques.

Mais, mon amie, tout le monde l’aurait deviné ; il faut être absurdement et sottement aveugle comme son père pour ne pas deviner que c’était lui.

Geneviève.

Jacques, ne le dis pas à mon oncle, promets-le-moi.

Jacques.

Il suffit que tu le désires, ma Geneviève, pour que j’aie la bouche close là-dessus. Mais c’est cruel : cruel pour toi, cruel pour ceux qui t’aiment. »

Jacques se leva.

« Il faut que je m’en aille ; j’ai tant à faire pour moi, pour mon père.

Geneviève.

Avec qui es-tu ici ? où loges-tu ?

Jacques.

Je suis seul ; à l’hôtel.