Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/358

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chantée. Il y a si longtemps que j’y pense que j’en étais ennuyée ; je n’aime pas à voir traîner les choses. Ainsi voyez-vous, mes enfants, moi, si je m’écoutais, je finirais tout avant le départ pour Rome ; mais je ne m’écoute pas, et nous attendrons le bon plaisir de ces messieurs les révolutionnaires.

« Quand ils auront fait leur coup et que ces messieurs les zouaves et autres généreux défenseurs du pape auront exterminé ces bandits, nous nous marierons, et la vieille Primerose, satisfaite de son œuvre, ira végéter dans quelque coin solitaire.

Jacques.

Vous, chère mademoiselle ! Vous, nous quitter ? Non, jamais ; Geneviève ni moi, nous n’y consentirons pas. »

Mlle Primerose, attendrie, se leva et, les prenant tous deux dans ses bras, elle les embrassa tendrement.

Mademoiselle Primerose.

Chers enfants, vous n’êtes et vous ne serez jamais ingrats. J’accepte votre offre et j’avoue que j’y comptais. Mais je me réserve mon indépendance pour m’absenter quelquefois ; ainsi je me donnerai le plaisir d’aller à Saint-Aimar pour taquiner votre imbécile d’oncle, et rire un peu des projets manqués de ma chère amie Saint-Aimar, qui voulait pour son fils notre charmante Geneviève et sa belle fortune ; et pour Hélène, elle désirait et désire encore ce triple gredin de Georges et sa belle fortune. Ha, ha, ha ! je vais joliment les taquiner