Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

votre courage en me donnant tous les détails de ce crime, car c’est véritablement un crime qu’il a commis ; mais je trouve qu’il est encore surpassé par son attitude dans la scène que vous a fait subir votre oncle. Et oser ensuite écrire la lettre que j’ai entre les mains ! Son père la lira ; c’est une justice à rendre.

Geneviève, les mains jointes et d’un air suppliant.

Ô monsieur ! Mon pauvre oncle, vous le tuerez : il aime tant son fils !

Le notaire.

Non, ma chère enfant ; il n’en mourra pas, et il mérite cette punition que vous avez voulu lui épargner par votre héroïque silence. — Les misérables ! — Soyez tranquilles sur votre avenir, mes jeunes amis. Je ferai disparaître tous les obstacles que vous redoutez. Adieu ; je vais préparer l’acte de désistement de la tutelle de votre oncle ; l’excellente Mlle Primerose restera maîtresse de vous diriger comme elle l’a fait jusqu’à présent, avec un cœur de mère. Je reviendrai vous voir le plus souvent que je pourrai. »

Le notaire salua Mlle Primerose, baisa la main de Geneviève, serra fortement celle de Jacques et sortit.