Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/422

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cheveux blancs, paralysé des jambes et ne pouvant faire un mouvement sans l’aide de deux domestiques.

Il pleura beaucoup quand il les revit, demanda dix fois pardon à Geneviève et à Mlle Primerose de ses affreux procédés à leur égard. Il les supplia de ne pas l’abandonner.

« Je suis si malheureux, dit-il ; toujours seul, le cœur déchiré par les souvenirs du passé, rongé de remords, de regrets, volé et abandonné par le fils ingrat que j’ai tant aimé ; n’ayant pas une pensée consolante, mourant d’ennui autant que de chagrin ; perdant la vue à force de verser des larmes. Ayez pitié de moi ; vous êtes assez vengés. Geneviève, Jacques, vous étiez bons jadis ; soyez-le encore pour votre malheureux oncle, qui reconnaît trop tard son injustice et qui vous en demande pardon avec larmes. »

Geneviève pleurait, Jacques était très ému ; tous deux s’agenouillèrent près de lui et mêlèrent leurs larmes aux siennes.

« Mon oncle, dit Jacques, permettez-nous de vivre près de vous ; Geneviève ne me démentira pas ; elle est toujours l’ange que vous avez méconnu jadis.

Mademoiselle Primerose.

Et moi, mon pauvre cousin, je joins ma demande à celle de mes enfants ; je les aiderai dans leur besogne ; je veillerai sur votre ménage, je serai votre secrétaire, votre femme de charge, tout ce que vous voudrez.

M. Dormère.

Excellente cousine, chers enfants, soyez bénis