Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/56

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fit une petite absence pour parler au père recteur. Il y avait encore deux places vacantes, et tout fut convenu pour que Georges pût être reçu au collège la semaine suivante.

Au retour de M. Dormère, quand Georges apprit qu’il entrerait sous peu de jours au collège, il ne put cacher sa joie et il reprocha à Geneviève de ne pas la partager.

Geneviève.

Comment veux-tu que je me réjouisse de te voir partir ?

Georges.

Tu devrais être enchantée, puisque tu dis toi-même que je te fais toujours gronder.

Geneviève.

Mais je ne pense plus au passé ; je pense seulement que je ne te verrai plus. Et puis mon pauvre oncle est tout triste ; cela me fait de la peine.

Georges.

Que tu es bête ! Qu’est-ce que cela te fait, puisqu’il ne t’aime pas que tu ne l’aimes pas non plus ?

Geneviève.

Oui, je l’aime, parce qu’il est mon oncle et qu’il est souvent bon pour moi. Et je crois qu’il m’aime un peu. »

Quand le départ de Georges fut décidé, M. Dormère mena ses enfants faire des visites d’adieu. Mme de Saint-Aimar, Mlle Primerose et les deux enfants étaient assis devant le château quand M. Dormère arriva.